Frankichou

La première personne (ou presque) que nous avons vue, c’est un vieil homme nu sur un vélo. Reinhardt, le fondateur de la communauté.

P1120067

La deuxième personne la plus ancienne, c’est Jule (prononcer Youle). Elle ne se déplace dans Francischu qu’accompagnée d’une armée de chats maigres. C’est elle qui trait les brebis. Son fils, Kisaja, est un adolescent de 15 ans. Elise et Romain sont arrivés trois ans plus tôt. En tant que woofeurs. Et ne sont jamais repartis. Ils ont eu une petite fille, Lilas, dont nous allons bientôt fêter les 2 ans, et qui répète souvent : « quoi? » ou « quoi ça? ». Ils vivent tous les trois dans un kerterre milieu de Francischu.

Il y a des cabanes au milieu des arbres, des potagers répartis dans divers endroits du maquis. La cuisine est dehors, on fait la vaisselle sous le soleil, on mange avec les chenilles. Pas d’électricité, pas d’eau chaude (ni fraîche, d’ailleurs).

Pour ce qui est des légumes, la communauté est entièrement autonome – exceptés les oignons parfois. Ils font aussi beaucoup de conserves. Au petit-déjeuner et au dîner, nous mangeons de délicieux fromages de brebis que Reinhardt prépare le matin, après la traite. Il y a tous les niveaux d’affinage et tous les types, que ce soit le yaourt, le fromage frais, le brocciu ou la tomme. 

Le pain, c’est aussi nous qui le faisons. Il y a une journée pain, environ une fois par semaine. La veille, nous moulons le blé, grâce aux moulins manuels – c’est plutôt sportif. Au matin, il faut allumer le four à pain très tôt pour être sûrs qu’il soit suffisamment chaud au moment de la fournée. La pâte est réalisée avec du vrai levain. Comme la farine est très complète, il faut que la pâte soit liquide pour lever. C’est pourquoi nous faisons cuire les pains dans des moules. Et on profite aussi de la chaleur du four pour faire plein de pizzas! 

Le soir, nous allumons de grands feux avec les ronces défrichées dans le maquis. C’est le moment de jouer de la guitare et de chanter. Romain nous a fait découvrir certaines de ses compositions – c’est beau. Deux autres woofers sont avec nous : Mike, qui est là depuis plus d’un mois et Naomi, qui est arrivée presque en même temps que nous. Naomi est une hollandaise philosophe et littéraire, elle chante superbement. Elle a fêté son anniversaire il y a quelques jours et me confiait en riant qu’elle n’aurait jamais imaginé que la première chose qui lui arrive, ce matin-là, soit la bise d’un vieil homme tout nu.  

Et puis, il y a des tortues partout. Elles ont tendance à se servir allègrement dans le jardin, alors nous devons les mettre dehors à chaque fois que nous en trouvons une. Par curiosité, nous dessinons au marqueur des numéros sur leur carapace, pour voir si ce sont les mêmes qui reviennent. Et puis avec le temps, nous leur donnons des petits cœurs et leur inventons des prénoms.

20170612_100023

Et puis comme on se sent particulièrement bien ici, et qu’on en a encore pour 15 jours, on vous en dira bientôt davantage sur la communauté Francischu!

5 réflexions sur “Frankichou

  1. Salut Laure et Pierre! On s’est rencontré l’été il y a deux ans, dans la maison du sud, avec Thomas…
    Il m’a fait connaitre votre blog, votre aventure et vos histoires sont super inspirantes! Un avant-goût de ce qui pourraient nous arriver, car avec mon amoureux nous prendrons aussi la route à la fin de l’été… pour le moment on aménage notre camion! On partagera aussi nos histoires à lire ici : http://www.theamazingmarmottes.com/blog
    Des pensées pour vous, et peut-être à bientôt sur la route 🙂
    Florie

    J’aime

  2. Pingback: Garza Loca! | Mousse ta route

Laisser un commentaire