Aveyron (et les enveyrons)

Et pendant qu’on vivait et travaillait avec nos amis de Garza Loca, on en a profité pour visiter la région aveyronnaise. Et voila en photos ce qu’on a vécu :

Le mugnificent village médiéval de St Antonin Noble Val avec spot de grimpe et festoche integré.

 

On a fait l’ascension du rocher du Grob à Bor et Bar (et grillé des saucisses au bord de la rivière).

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On a regardé des films au festival « Sous les étoiles » de Najac (le village de Ici Najac à vous la Terre). Et on a dansé avec un vers collant en écoutant la Yegros au festoche Samba del pais avec le DJ triporteur et le bar Viking.

 

On a visité la belle ville de Villefranche de Rouergue, son marché, ses monuments religieux (et son retable construit en 15 ans) et les Hauts Parleurs.

Enfin, on aura vécu une soirée rockabilly au bar de Sanvensa starring Eddy Ray Cooper. Picon pas cher. Festival de personnages, tous plus dingues les uns que les autres : une fleuriste hollandaise et aide-barmaid, un couple d’anciens soixantuitards passionnés de géologie, une mamie qui danse mieux que tout le monde, un jeune loup overactif en chemise hawaïenne et bourré de tatouages, une actrice autoentrepreneuse spécialiste d’humour et de musique.

En repassant devant le même bistrot le lendemain, la gérante passe une tête par la porte et nous invite à boire un café salvateur!

Et des portes.

Provence et Occitanie – on the road again

Après la Corse ensoleillée, notre parcours agricole est mis en pause pour quelques semaines. Le temps pour nous de faire un joli voyage dans le quart sud-est.

Marseille. On retrouve les copains. C’est aussi l’occasion de visiter les fameux quartiers : Cours Ju(lien pour les non-intimes), Noailles, le vieux port, le Panier. Lumière unique de la cité phocéenne, cortège de personnages et criée sur les marchés.

Souvent sur les façades, on croise des galeries ! C’est la rue qui est à l’art.

Puis la Provence. Cigales assourdissantes et piscine de fraîcheur. Passage à la case famille pour Laure et gavage d’escalade et de VTT pour Pierre autour du mont Ventoux et des dentelles de Montmirail.

Après quelques accolades d’amis, des pastis trinqués et des molkys lancés, nous repartons vers l’ouest. Collias, le gardon, via ferrata, les marchés provençaux, les pêches et les abricots… la manie des taureaux.

Dans le sud des Cévennes, nous passons par Sauve, rendre visite à un ami. Partage d’idées, nous abordons l’évolution de notre plan (mystère et boule de gomme).

Enfin, la route nous emmène un peu plus loin vers le centre, et nous commençons a retrouver du vert.

Aveyron, Cantobre, concert de jazz à Millau.

Albi, ville de brique, cathédrale over-dimensionnée.

On nous parle de Roquefort, la ville, et de ses caves. C’est l’occasion d’y faire un tour. Un petit coté Le Roi et l’oiseau. Le village, dans sa quasi totalité, appartient à Société, Lactalis et Papillon, grandes marques de roquefort. Leurs caves refluent du froid dans les rues, désertes. On rigole un peu, mais on ne reste pas longtemps.

Ensuite, on file vers Villefranche de Rouergue, direction la ferme de Garza Loca!

 

Adieu la Corse

Bien que ce blog subisse un décalage temporel dû aux aléas de notre rythme buissonnier et de nos accès randomatoires à l’Internet, dans cette réalité, nous disons au revoir à la Corse.

C’est le moment de vider notre carton à souvenirs numériques. On y trouvera en vrac des criques isolées propices aux baignades naturelles, des arbres dragons, un sapin façon Asie contemplant les aiguilles de Bavella, et Mario u vanu sous divers angles.

 

 

Mais aussi, un cairn super classe qui apprécie la vue, une Mussi non moins classe et tout aussi contemplative, la vue en question et des rochers proches de Portu, aux formes incroyables

 

 

Une nuancier fait de grès, une publicité pour une marque de grimpe quelconque, un arbre méduse, de l’eau de roche claire comme elle-même, et des pieds bénissant cette dernière.

 

 

Une vue tarabiscotée et ubique sur un soleil levant et une cabine de pilotage, les aiguilles ciselantes de Bavella, les ruelles de Cargese qu’on jurerait cubaines mais qui sont corses , mais qui sont grecques (en vrai), une petite humaine contemplant un lion de roc.

 

Francischu – la fin

Encore quelques croquis qui traînent dans un calepin. Des bribes d’impressions de la source d’eau fraîche que nous puisions tous les 15 jours. Une esquisse de la cabane au milieu de l’olivier géant, lieu de sommeil de Kisaja, l’ado de 15 ans élevé dans diverses communautés et sur les routes. Il est maintenant fan de FIFA, de Ronaldo et de pêche sous-marine. Preuve qu’ à force de chasser le naturel il revient parfois à la vitesse d’un paresseux sous ketamine.

 

 

Et puis, voici encore quelques photos de ce Lieu Unique. Dans l’ordre, une vue sur le citronnier et les blocs de rochers qui sont semés partout sur le lieu, l’intérieur de notre résidence avec Jean-Boudin et feue Séraphine, une vue de la yourte de Jul (intérieur et extérieur) et enfin, sa chambre d’été aménagée sous un rocher.

 

 

Francischu 4 – le plan

Pour clôturer ce mois passé dans la communauté (quasi) autonome et sans énergie ajoutée (pas de pétrole et pas d électricité), nous avons bricolé un petit plan d’ ensemble du lieu. Bien entendu, c’est totalement subjectif et ça n’est pas du tout à l’échelle.

Frankichou 3 : une journée typique

Après quelques articles dans lesquels nous avons partagé nos sensations, nous avons voulu décrire ce qu’est une journée « classique » au cœur de la communauté Francischu.

Aux aurores : traite des brebis. Un peu tard levés, nous n’y avons assisté qu’une seule fois. La plupart du temps ce sont Jul (prononcer Ioule) ou Romain qui s’en chargent. Les brebis se bousculent pour se faire traire, parce que c’est aussi l’occasion pour elles de grignoter une poignée de maïs !


Peu après : avec le lait frais, Reinard confectionne une tomme, du fromage ou du yaourt (suivant son envie, la chaleur ou les diverses réclamations). Nous le retrouvons souvent devant la cuisinière, absorbé par le journal des infos allemandes, capté sur une petite radio à piles. Ensuite avait lieu la préparation de la nourriture pour les chats (avec les déchets de viande ou de poisson que nous ne manquions pas de demander au spar du coin – babylone, pour les frankichois). Petit à petit, chacun se réveille pour le petit-déjeuner. Classique café, tartines de confitures et de fromage frais. 

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Avant qu’il ne fasse trop chaud, nous vaquons à diverses activités. Débroussaillage de maquis et taille d’olivier : il faut élaguer au maximum pour contenir un éventuel incendie. Ce qu’on a coupé, on le donne aux brebis (salsepareille, olivier), le reste est empilé pour le feu du soir. Sinon nous faisons quelques réparations (en l’occurrence celles des vélos et du portail). Jardinage et bûcheronnage sont aussi au programme. Pendant ce temps, certains s’occupent de préparer le repas, ce qui prend facilement quelques heures : aller chercher du bois pour la cuisinière, se promener dans le jardin pour faire son marché, repérer ce qui est mûr, ce qui est encore bon, récolter diverses herbes aromatiques… La cuisinière fonctionne au bois, il faut anticiper toutes les étapes de la cuisson ! Ajouter de petits fagots pour mettre le feu vif ou fermer la porte du foyer pour baisser la température. 

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Midi : ceux qui ont préparé le repas crient un HOU de ralliement, auquel repondent – HOU – ceux qui ont entendu. On mange tous ensemble. Souvent des pommes de terre, des choux, des haricots et des sauces à base de fromage de brebis.

Après-midi : on fait la sieste le plus souvent. Lecture pour ceux qui ne veulent pas dormir, parties d’échecs ou bien guitare et activités artisanales. On a quelques fois préféré fuir vers la plage et s’étaler sur le sable, plonger ou pêcher des mulets. Vers 16h ou 17h, on reprend tranquillement les activités. Certains vont planter le sorgho dans le champ de l’enfer (pas d’arbre, un soleil qui tombe droit sur le crâne) : c’est une céréale idéale pour le fourrage des brebis. D’autres désherbent les plantes aromatiques ou ramassent des patates. Il y en a même qui construisent des buttes permanentes en rotin d’olivier, ce qui permettra de faire pousser des carottes dans une terre suffisamment sableuse.

Le soir : nous arrosons systématiquement tout le jardin avec plusieurs tuyaux et réservoirs. Ce qui prend environ une heure. On en profite aussi pour laver les humains, au tuyau-douche au milieu des tomates et des figuiers. Il faut rentrer les brebis dans l’étable, les poules dans le poulailler et les canards dans la mare. Une fois que tout le monde est bien rangé, qui sur son duvet, qui sur foin, on se réunit à nouveau à la grande table pour le repas du soir. Celui-là reste froid (on s’économise de la cuisine, de la vaisselle et du bois) avec des tartines de confiture, de fromage ou de pâté d’agneau. Ensuite on organise un vaste plan d’évasion pour contrer le filet de moustiques qui nous est tombé dessus : direction Le coin du feu. Et nous organisons des flambées spectaculaires avec les amas de ronces arrachées plus tôt du maquis. Ce sont des feux contenus, bien sûr, éloignés de toute végétation. Passé 22h et le dernier avion de l’aéroport, voisin, la plupart des frankichois sont couchés.

 

Il y avait aussi des journées spéciales. Une fois par semaine, tout d’abord, celle de la confection du pain. Une autre fois, nous avons fêté les 2 ans de Lilas : sortie sur une colinette superbe, constituée d’un dédale de pierres rondes et concaves, d’environ 7 mètres de haut. Pierre a trouvé de belles lignes dans le rocher, qui en feraient un terrain de jeux idéal pour le bloc (escalade). Le 21 juin, nous avons aussi organisé une mini-fête de la musique (à l’occasion de laquelle nous avons monté une petite scène de concert et invité quelques habitants de la communauté voisine). Nous avons joué et dansé un bonne partie de la nuit.

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Nous sommes désormais loin de Francischu. Pour donner une impression générale de notre rencontre, nous tenons a dire que c’est l’une de nos meilleures expériences de woofing. Cela tient surtout aux frankichois, avec lesquels nous nous sommes très bien entendus, mais aussi à la beauté mystico-soleillée des lieux. Aux chansons, sans doute aussi. Nous avons hâte d’y retourner – accompagnés de toi, vous, nous – volontiers!

Les clichés corses

« T’es déjà allé en Corse? »
« Non »
« Tu vas aimer, tu vas voir. Y a la mer et la montagne. Faut absolument que t’ailles à [insert random touristic place]« 
Voilà en teneur la conversation la plus courante que nous avions avant de partir sur l’île de beauté (sic). La Corse et les corses, ça fait rêver et ça allume tout de suite une case bien précise de notre cerveau au rayon préjugés régionaux. Après avoir passé un mois en Corse, voilà ce que nous pensons de ces clichés, lesquels sont vrais, lesquels sont seulement dans « Astérix en Corse » et ceux que nous avons découverts.
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Les clichés certifiés authentiques :
  • Y a la mer et la montagne. On a vérifié in situ
  • C’est trop beau
  • Les sangliers (et les sanglichons – sorte de cochons sauvages)
  • Les insulaires ne sont pas accueillants accueillantes – dans les zones touristiques
  • L’accent façon Le Parrain
  • Les panneaux repeints par un 38 mm (impacts de balles)
  • Les chants corses
  • La sieste
Ce qui est faux :
  • La bonne charcuterie et le bon fromage. Soit la qualité n’est pas exceptionnelle, soit c’est hors de prix
  • Les locaux ne sont pas accueillants – hors des zones touristiques
  • Le fromage avec les vers dedans (le seul qu’on ait vu c’est celui qu’on a laissé moisir à l’air libre une semaine)
  • Ils sont fachos (ben pas plus qu’ailleurs en France – nous a-t-il semblé)
  • La loi du silence. Ça n’existe pas, ca n’a jamais existé. Je ne sais pas de quoi vous parlez, je faisais la sieste à ce moment là.
Les clichés que nous avons découverts sur l’île:
  • Les (saloperies) de geais. Malins, voleurs et intelligents, ils sont nombreux et s’approchent sans crainte
  • Il n’y a pas de pies en Corse
  • Les vrais ont un 4×4 et une arme à feu sous le siège
  • Les panneaux de ville avec les noms en français biffés (et ceux en corse intacts)
  • La Pietra (bière locale) et la farine de châtaigne sont hors de prix
  • Les frappés et les canistrelli (pâtisseries)