Après quelques articles dans lesquels nous avons partagé nos sensations, nous avons voulu décrire ce qu’est une journée « classique » au cœur de la communauté Francischu.
Aux aurores : traite des brebis. Un peu tard levés, nous n’y avons assisté qu’une seule fois. La plupart du temps ce sont Jul (prononcer Ioule) ou Romain qui s’en chargent. Les brebis se bousculent pour se faire traire, parce que c’est aussi l’occasion pour elles de grignoter une poignée de maïs !
Peu après : avec le lait frais, Reinard confectionne une tomme, du fromage ou du yaourt (suivant son envie, la chaleur ou les diverses réclamations). Nous le retrouvons souvent devant la cuisinière, absorbé par le journal des infos allemandes, capté sur une petite radio à piles. Ensuite avait lieu la préparation de la nourriture pour les chats (avec les déchets de viande ou de poisson que nous ne manquions pas de demander au spar du coin – babylone, pour les frankichois). Petit à petit, chacun se réveille pour le petit-déjeuner. Classique café, tartines de confitures et de fromage frais.
Avant qu’il ne fasse trop chaud, nous vaquons à diverses activités. Débroussaillage de maquis et taille d’olivier : il faut élaguer au maximum pour contenir un éventuel incendie. Ce qu’on a coupé, on le donne aux brebis (salsepareille, olivier), le reste est empilé pour le feu du soir. Sinon nous faisons quelques réparations (en l’occurrence celles des vélos et du portail). Jardinage et bûcheronnage sont aussi au programme. Pendant ce temps, certains s’occupent de préparer le repas, ce qui prend facilement quelques heures : aller chercher du bois pour la cuisinière, se promener dans le jardin pour faire son marché, repérer ce qui est mûr, ce qui est encore bon, récolter diverses herbes aromatiques… La cuisinière fonctionne au bois, il faut anticiper toutes les étapes de la cuisson ! Ajouter de petits fagots pour mettre le feu vif ou fermer la porte du foyer pour baisser la température.
Midi : ceux qui ont préparé le repas crient un HOU de ralliement, auquel repondent – HOU – ceux qui ont entendu. On mange tous ensemble. Souvent des pommes de terre, des choux, des haricots et des sauces à base de fromage de brebis.
Après-midi : on fait la sieste le plus souvent. Lecture pour ceux qui ne veulent pas dormir, parties d’échecs ou bien guitare et activités artisanales. On a quelques fois préféré fuir vers la plage et s’étaler sur le sable, plonger ou pêcher des mulets. Vers 16h ou 17h, on reprend tranquillement les activités. Certains vont planter le sorgho dans le champ de l’enfer (pas d’arbre, un soleil qui tombe droit sur le crâne) : c’est une céréale idéale pour le fourrage des brebis. D’autres désherbent les plantes aromatiques ou ramassent des patates. Il y en a même qui construisent des buttes permanentes en rotin d’olivier, ce qui permettra de faire pousser des carottes dans une terre suffisamment sableuse.
Le soir : nous arrosons systématiquement tout le jardin avec plusieurs tuyaux et réservoirs. Ce qui prend environ une heure. On en profite aussi pour laver les humains, au tuyau-douche au milieu des tomates et des figuiers. Il faut rentrer les brebis dans l’étable, les poules dans le poulailler et les canards dans la mare. Une fois que tout le monde est bien rangé, qui sur son duvet, qui sur foin, on se réunit à nouveau à la grande table pour le repas du soir. Celui-là reste froid (on s’économise de la cuisine, de la vaisselle et du bois) avec des tartines de confiture, de fromage ou de pâté d’agneau. Ensuite on organise un vaste plan d’évasion pour contrer le filet de moustiques qui nous est tombé dessus : direction Le coin du feu. Et nous organisons des flambées spectaculaires avec les amas de ronces arrachées plus tôt du maquis. Ce sont des feux contenus, bien sûr, éloignés de toute végétation. Passé 22h et le dernier avion de l’aéroport, voisin, la plupart des frankichois sont couchés.
Il y avait aussi des journées spéciales. Une fois par semaine, tout d’abord, celle de la confection du pain. Une autre fois, nous avons fêté les 2 ans de Lilas : sortie sur une colinette superbe, constituée d’un dédale de pierres rondes et concaves, d’environ 7 mètres de haut. Pierre a trouvé de belles lignes dans le rocher, qui en feraient un terrain de jeux idéal pour le bloc (escalade). Le 21 juin, nous avons aussi organisé une mini-fête de la musique (à l’occasion de laquelle nous avons monté une petite scène de concert et invité quelques habitants de la communauté voisine). Nous avons joué et dansé un bonne partie de la nuit.
Nous sommes désormais loin de Francischu. Pour donner une impression générale de notre rencontre, nous tenons a dire que c’est l’une de nos meilleures expériences de woofing. Cela tient surtout aux frankichois, avec lesquels nous nous sommes très bien entendus, mais aussi à la beauté mystico-soleillée des lieux. Aux chansons, sans doute aussi. Nous avons hâte d’y retourner – accompagnés de toi, vous, nous – volontiers!
toujours très intéressée par vos expériences ! Je vous admire et vous envierais si j’étais plus jeune !Bonne continuation . Portez-vous bien .GM
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me rejouis de lire la suite
besos amigos
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