Fuyant la côte et les métropoles azuréennes, on monte les lacets. La vue devient splendide et la mer nous accroche toujours un peu. Direction la ferme des Lamas. La pluie, le maître des lieux (appelons-le C.) et Vincent, l’autre woofer, nous accueillent, dans un cadre un peu déroutant. Pour cause, la maison est une ruine, suite à un incendie survenu quelques mois plus tôt. Une petite cabane cosy a été construite à la hâte pour que C. puisse rester près de ses lamas.
Premier contact avec les lamas, odeur de pop-corn au foin mal digéré. Reniflage de visage et de bonnet. On nous conseille de nous laisser faire car « il faut parler d’âme à âme » aux lamas. 7 quadrupèdes andins, en totale liberté (dans l’enceinte grillagée de la propriété). Ce qui n’est pas sans poser un léger problème de cohabitation parfois. Difficile de déplacer des poutres de plusieurs kilos quand un lama outré vous bloque la route. Doudou-Felix est le plus curieux et le plus imprévisible d’entre eux. C’est un peu notre bully à nous. Il a craché plusieurs fois sur Laure ( » il est territorial c’est tout ») et mordu le pied de Pierre (« c est amical »). On apprendra plus tard qu’il a mordu un autre woofer jusqu’au sang la semaine précédente.
Notre activité principale pendant notre visite est de construire une salle de bain pour les woofers entre deux remplissages d’auge de lamas et ramassage de foin. Difficile de mener notre tâche à bien entre la désorganisation, le froid, le manque de matériel et la présence continue des lamas…
Le premier jour, nous faisons une séance de yoga. Malgré le froid, nous arrivons à nous détendre et à méditer. Révélation lucide pour Pierre avec les sonorités du gong et des bols tibétains ==> « Je peux grimper du 7b! » La falaise en décidera.
S’en suit notre première nuit à 1600m dans le van avec bonnets et collants. Réveil sous la neige.
Après quelques jours, nous marchons à la découverte des environs. Nous y trouverons une station de ski qui semble avoir subi une zombie apocalypse. Nous ferons l’ascension du Mont Authion – le 2000m des Alpes le plus au sud -, vue sur la mer magnifique et défilé ininterrompu de ruines de casernes – vestige des tensions franco-italiennes de la fin du XIX ème siècle. La nature ici est sauvage. On verra beaucoup d’oiseaux migrateurs, de rapaces et de chevreuils. Mais aussi des preuves du passage de loups, sous la forme caractéristique d’os rongés, laissés lisses.
De retour au col de Turini, nous sommes surpris par les bruits de moteurs et des foules arrêtées sur le bord de route. Aie nous sommes en plein sur le passage du
rally de l’Escarene. Il y a beaucoup trop d’humains, de vacarme de rupteurs. On ne se sent pas tout à fait dans le move mais ce contraste est amusant.
Quelques festivités pour le dernier jour. Un barbecue (de la viande et de la bière!!) est organisé pour l’anniversaire d’un ami de C. Du djembe et des cloches tibétaines, une explication de fonctionnement d’une hutte de sudation, saupoudrée de spiritualité mexicaine, un japonais perdu et incompréhensible qui se fait cracher dessus par Doudou-Felix (et qui n’a toujours pas compris que ce sont des lamas et pas des chameaux), une session de musique mystique qui nous fait prendre la poudre d’escampette. Un au-revoir très poli au maitre des lieux, aux invités. Nous sommes presque loin… Portail fermé. Il faudrait faire demi-tour, aller demander les clés. Mais n’y tenant plus, nous escaladons le grillage précipitamment . Vive la liberté!
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