Nous partons à deux. Combien serons-nous à l’arrivée? Impossible à dire. Sans doute aurons-nous récupéré un chien, des copains-copines en mal de chlorophylle ou bien des tripotées de bipèdes à code génétique assimilé.
En attendant, le van est prêt, joli comme un galet neuf. Pour notre premier bivouac, c’est évident, nous allons squatter le parking de la Galerie, rue de l’Industrie, dans le quartier des Grottes. Bicoque en pente avec son pin coupé, ses vieilles pierres, son parquet-lit. Nous y avons vécu de glorieuses soirées, d’intenses après-midi jeux, d’ébouriffantes nuits blanches. Nous y avons surtout rencontré ses gens extraordinaires. Croisés par intermittences, bien sûr, mais avec une présence aussi certaine que celle d’un hibou en décompensation maniaque au sommet d’un clocher de campagne. C’est aussi grâce à leurs débats, leurs punchlines sans demie-mesure et leurs silences entendus – parfois – que ce départ arrive.
Quoi de plus naturel, donc, que d’entamer le voyage par un dimanche de jeux, pop-corn et tisane arrangée, avec les potes ?